Roswell, New Mexico : Identité et Exclusion au Coeur du Reboot
La série Roswell, New Mexico, diffusée sur The CW, n’est pas un simple reboot. C’est une réinvention de la série originale et des livres Roswell High, explorant les thèmes de l’identité, de l’exclusion et des luttes des communautés marginalisées dans l’Amérique contemporaine. La créatrice Carina Adly Mackenzie a consciemment conçu la série pour refléter ces enjeux, s’inspirant de ses propres expériences et d’un engagement envers une représentation authentique.
Le choix de Mackenzie de rétablir Liz Ortecho en tant que personnage latina, comme elle l’était à l’origine dans la série de livres, était un point de départ crucial. Cela a permis d’explorer les défis spécifiques auxquels est confrontée une femme mexicano-américaine dans la société actuelle, des micro-agressions quotidiennes à la discrimination systémique. L’équipe de scénaristes, l’équipe technique et les acteurs ont été délibérément diversifiés pour garantir que l’histoire de Liz résonne avec vérité et nuance. La collaboration avec Define American, une organisation dédiée à l’amélioration de la représentation de l’immigration dans les médias, a renforcé cet engagement envers l’authenticité.
Au-delà de Liz, le casting diversifié de la série s’étend à d’autres personnages comme Maria DeLuca, Kyle Valenti et Alex Manes, reflétant la réalité multiculturelle de Roswell et offrant une plateforme à des histoires souvent ignorées. Cependant, le choix conscient de Mackenzie de confier les rôles des frères et sœurs extraterrestres Max, Michael et Isobel à des acteurs blancs a été fait délibérément et communiqué de manière transparente à la chaîne et au studio.
Les acteurs de la série Roswell, New Mexico
Bien que Mackenzie reconnaisse que les expériences spécifiques de Liz en tant que femme latina ne sont pas les siennes, elle établit des parallèles avec les thèmes universels de l’altérité et de l’exclusion, les explorant à travers le prisme des personnages extraterrestres. Ayant grandi en tant que femme blanche avec une mère musulmane, Mackenzie a été témoin de la nature insidieuse des préjugés et de l’impact néfaste de l’islamophobie après les événements du 11 septembre.
Cette expérience personnelle nourrit le récit de Roswell, New Mexico, en particulier le parcours de Max Evans. Bénéficiant initialement du privilège d’apparaître comme un homme blanc, Max est confronté à la décision de révéler sa véritable identité et de se solidariser avec ceux qui sont marginalisés. La série explore la complexité du « passing », le conflit interne du syndrome de l’imposteur et le choix ultime d’utiliser son privilège pour amplifier la voix des sans-voix. Cela fait écho au propre parcours de Mackenzie pour trouver sa voix et dénoncer l’injustice.
La série aborde des problèmes complexes, reflétant les angoisses et les préjugés du monde réel auxquels sont confrontées les communautés marginalisées. La peur et la haine envers les musulmans après le 11 septembre, vécues par Mackenzie et sa famille, fournissent un cadre pour comprendre la peur de l’exposition des extraterrestres et les conséquences potentielles d’être différent. L’exploration de ces thèmes permet aux téléspectateurs de s’identifier aux personnages « autres » et de comprendre l’importance de l’alliance.
La décision de révéler l’identité extraterrestre de Max et les répercussions qui en découlent reflètent les défis auxquels sont confrontés les individus qui choisissent de défendre ce qui est juste, même si cela signifie risquer leur propre sécurité et leur confort. Le parcours de Max reflète l’évolution personnelle de Mackenzie du silence au militantisme, soulignant l’importance d’utiliser sa plateforme pour lutter contre les préjugés et promouvoir la compréhension. Roswell, New Mexico utilise finalement le genre de la science-fiction comme un puissant vecteur d’exploration des problèmes du monde réel et de promotion de l’empathie dans une société divisée.