Roar : Une anthologie au rythme inégal
La plupart des critiques de « Roar » se concentrent sur son récit féminin, mais manquent l’essentiel. Le véritable problème réside dans sa structure épisodique et son rythme. Chaque épisode présente un concept intéressant, mais ne parvient pas à le développer suffisamment. Des scènes longues et inutiles, où les personnages réagissent avec confusion à leur environnement, nuisent à la narration. Condenser ces allégories en un ou deux films aurait peut-être créé une expérience lynchienne étrange, mais potentiellement plus significative grâce à la densité métaphorique concentrée. Une telle approche aurait permis une présentation plus percutante. Un format plus ciblé aurait permis au poids métaphorique de résonner au lieu d’être dilué sur plusieurs épisodes.
L’épisode avec Alison Brie, dépourvu d’allégorie, démontre le potentiel de la série lorsqu’elle s’éloigne du symbolisme lourd. Cet épisode présente une histoire simple, captivante et autonome. C’est d’ailleurs le seul des cinq premiers épisodes qui n’a pas nécessité d’avance rapide et qui pourrait fonctionner comme un court métrage. Ceci souligne la capacité de la série à créer des récits convaincants sans être accablée par un contenu allégorique excessif.
Le format anthologique lui-même présente un obstacle majeur. L’introduction et le départ constants des personnages empêchent l’investissement émotionnel. La nature éphémère de chaque histoire empêche le spectateur de créer des liens significatifs, diminuant ainsi l’impact de leurs parcours individuels. Les longs métrages offrent l’espace nécessaire au développement des personnages et des arcs narratifs, ce qui en fait un support plus adapté aux thèmes complexes explorés dans « Roar ».
De plus, les épisodes souffrent souvent de problèmes de rythme. À l’exception de l’épisode avec Brie, qui aurait pu bénéficier d’une durée plus longue, les quatre autres semblaient inutilement longs. Beaucoup auraient pu être condensés en segments de 20 minutes pour une expérience plus captivante. Un montage plus serré aurait renforcé l’impact des histoires et maintenu l’attention du spectateur.