Santa Barbara : La satire savonneuse et irrésistible
« Santa Barbara » n’était pas un simple soap opera. C’était une dose quotidienne d’humour spirituel et auto-référentiel qui séduisait même ceux qui ne sont pas fans du genre. L’humour unique de la série la distinguait des autres drames diurnes, se moquant souvent des conventions du genre. Un épisode mémorable mettait en scène un avocat dans le coma, rêvant d’une version céleste entièrement blanche de son bureau. Dans ce décor éthéré, sa secrétaire était interprétée par un personnage travesti de la série, se limant les ongles tout en regardant le générique de… « Santa Barbara » ! Cette couche métafictionnelle, un clin d’œil au postmodernisme, ajoutait une touche d’intelligence au récit typique du soap opera.
La série subvertit aussi intelligemment les clichés courants du genre. Dans une intrigue mémorable, le procureur local et son mari commettent un meurtre, une inversion des rôles qui place les supposés défenseurs de la loi et de l’ordre dans le rôle des méchants. Cachant le corps dans un congélateur, le générique de fin présentait un gros plan effrayant du visage de la victime, le maquillage habilement mélangé à des cristaux de glace pour créer un effet véritablement « morbide ». Au lieu de la musique habituelle, l’épisode se terminait par l’enregistrement du chanteur de lounge décédé, « Am I Blue? », une touche d’humour noir.
Ce mélange d’humour et de scénario merveilleusement chaotique a permis à « Santa Barbara » de se démarquer. Les personnages pouvaient se retrouver piégés dans un donjon un instant et assister à une soirée de gala en smoking le lendemain. Cette imprévisibilité, combinée à son humour auto-dérisoire, a cimenté le statut de « Santa Barbara » comme une expérience télévisuelle unique et inoubliable.