Terra Nova : Retour sur la série SF ambitieuse
En 2149, la Terre se meurt, asphyxiée par la surpopulation et la pollution. Hope Plaza, une mégapole circulaire, offre peu de réconfort à ses habitants, soumis à un contrôle strict des naissances imposé par une police menaçante. Ce futur dystopique plante le décor de Terra Nova, une série de science-fiction ambitieuse diffusée sur Fox en 2011. L’histoire se concentre sur la famille Shannon, qui enfreint la politique de l’enfant unique et se retrouve menacée d’emprisonnement.
Jim Shannon, un policier courageux, s’évade de prison et conduit sa famille à travers un portail temporel vers Terra Nova, une colonie établie 85 millions d’années dans le passé. Ce sanctuaire préhistorique offre une seconde chance à l’humanité, un monde luxuriant et verdoyant peuplé de dinosaures. La colonie, dirigée par l’énigmatique commandant Nathaniel Taylor, lutte pour survivre face aux conflits internes et aux dangers de l’environnement préhistorique.
Terra Nova emprunte des éléments à de nombreuses franchises populaires de science-fiction et d’aventure. Des échos de 1984 de George Orwell et de La Route de Cormac McCarthy résonnent dans le futur dystopique, tandis que le voyage dans le temps évoque Le Jour d’après. Le décor préhistorique, avec ses dinosaures en images de synthèse, s’inspire fortement de Jurassic Park, et le leadership du commandant Taylor rappelle des figures comme le colonel Kurtz d’Apocalypse Now.
L’ambition de la série était manifeste dans son envergure. Tournée principalement dans le Queensland, en Australie, Terra Nova s’est distinguée par des décors impressionnants, des lieux exotiques et des effets spéciaux élaborés, pour un coût estimé à environ 4 millions de dollars par épisode. Cela a créé un monde visuellement époustouflant, rempli à la fois de la promesse d’un nouveau départ et des dangers d’une nature sauvage préhistorique.
Malgré sa splendeur visuelle et son intrigue prometteuse, Terra Nova a eu du mal à trouver son rythme. L’intrigue, bien que prometteuse au départ, s’est parfois perdue en chemin, manquant de la rigueur narrative de certaines de ses prédécesseures. Si le commandant Taylor, interprété avec une présence imposante par Stephen Lang, offrait un personnage captivant, le reste du casting semblait sous-développé, leurs interactions reposant souvent sur des dialogues clichés et des drames familiaux prévisibles.
L’accent mis sur les valeurs familiales, bien qu’il vise à apporter une touche de chaleur humaine, a souvent viré au moralisme. Le message d’espoir et d’unité de la série, bien qu’il ne soit pas intrinsèquement mauvais, semblait simpliste face aux défis complexes posés par le futur dystopique et le passé préhistorique. En fin de compte, Terra Nova, malgré son ambition et son spectacle visuel, n’a pas réussi à captiver le public comme les classiques de la science-fiction qu’elle cherchait à imiter. Elle témoigne des difficultés à concilier une vision grandiose et une narration captivante dans le domaine des séries télévisées de science-fiction.