Bones : une représentation subtile de l’autisme à la télévision
La série télévisée Bones, diffusée pendant 12 saisons, mettait en scène Temperance Brennan, une brillante anthropologue médico-légale surnommée « Bones ». Bien que jamais diagnostiquée explicitement dans la série, Bones présente de nombreuses caractéristiques compatibles avec les troubles du spectre autistique (TSA), telles que des difficultés d’interaction sociale et des comportements répétitifs. Le créateur de la série, Hart Hansen, a confirmé que le personnage était inspiré par une amie atteinte du syndrome d’Asperger, une condition désormais classée parmi les TSA. Cependant, la chaîne aurait évité un diagnostic officiel, probablement pour attirer un public plus large.
La décision de ne pas diagnostiquer Bones avec un TSA est une occasion manquée. Reconnaître ouvertement ses traits autistiques aurait pu contribuer significativement à dé-stigmatiser l’autisme, compte tenu de la popularité et de la sympathie du personnage. Des séries populaires comme Bones et The Big Bang Theory, mettant en scène des personnages aux traits autistiques évidents, pourraient normaliser le spectre en identifiant explicitement ces personnages comme autistes.
Bien que Bones ne bénéficie pas d’un diagnostic officiel, son personnage reste un modèle important pour les femmes autistes. L’autisme est souvent perçu comme un trouble principalement masculin, avec un ratio de diagnostic biaisé. Cette disparité provient du fait que l’autisme se manifeste souvent différemment chez les femmes, conduisant à un sous-diagnostic ou un diagnostic erroné. Les femmes sont souvent plus aptes à masquer leurs traits autistiques, en particulier dans les situations sociales.
Le personnage de Bones subvertit cette idée reçue. Son portrait souligne la possibilité d’une vie réussie et épanouissante pour les femmes autistes, remettant en question le récit dominant. Son parcours tout au long de la série met en évidence sa progression en matière d’empathie et de compétences sociales, démontrant que les personnes autistes peuvent apprendre et s’adapter. Dans la dernière saison, Bones prononce une plaidoirie finale puissante au tribunal, démontrant un développement significatif de son expression émotionnelle et de sa connexion aux autres. Cette scène illustre l’arc de son personnage et souligne le potentiel de croissance personnelle des personnes atteintes de TSA.
Au-delà de ses réalisations professionnelles, le développement personnel de Bones est également remarquable. Elle apprend à naviguer dans les situations sociales avec plus d’aisance et adopte même l’humour, notamment dans ses interactions avec son mari. Ce portrait multiforme remet en question les représentations stéréotypées de l’autisme et souligne la diversité au sein du spectre.
La conclusion de Bones laisse un vide dans la représentation des personnages autistes à la télévision, en particulier des femmes autistes. Davantage de personnages comme Bones sont nécessaires pour favoriser la compréhension et l’acceptation de l’autisme. En présentant les expériences de femmes qui peuvent masquer inconsciemment leur autisme, la télévision peut contribuer à un diagnostic plus précoce et à un soutien accru pour les personnes autistes.