Déclin de la télévision : la concentration des médias en question
Le paysage médiatique a radicalement changé ces dernières années. Bien que cet article n’aborde pas directement le déclin de la possession de téléviseurs, il met en lumière un facteur crucial influençant la consommation médiatique : la concentration des médias. La concentration croissante de la propriété des médias entre les mains de quelques puissants conglomérats soulève des inquiétudes quant à la diversité des points de vue, aux biais potentiels et aux fondements mêmes d’un public bien informé.
En 1983, cinquante entreprises contrôlaient le paysage médiatique américain. Dans les années 1990, ce nombre est tombé à neuf. Aujourd’hui, seulement six conglomérats dominent : AT&T (qui a acquis Time Warner), CBS, Comcast, Disney, News Corp et Viacom. Cette consolidation crée une illusion de choix. Alors que les consommateurs peuvent percevoir une variété de médias, de CNN et MSNBC à Fox News et Breitbart, la structure de propriété sous-jacente révèle une réalité frappante : la grande majorité de l’information provient d’une poignée de sources.
Cette concentration du pouvoir a des implications significatives. Un petit nombre d’entités contrôlant le flux d’informations peut conduire à une homogénéisation des points de vue, limitant potentiellement l’exposition à des perspectives diverses et à une analyse critique. Cela soulève également des inquiétudes quant aux conflits d’intérêts potentiels, où les agendas des entreprises pourraient influencer la couverture médiatique et les décisions éditoriales. De plus, les informations qui remettent en question les intérêts économiques ou politiques de ces puissantes sociétés pourraient être supprimées, entravant la capacité du public à se forger une opinion pleinement éclairée.
L’interconnexion de ces géants des médias aggrave encore le problème. Comcast, par exemple, possède NBC News, MSNBC et Universal Pictures. De même, le Huffington Post, Yahoo! News et AOL sont tous sous l’égide d’un seul conglomérat. Cette interconnexion favorise un effet de chambre d’écho, où des idées et des récits similaires sont amplifiés sur plusieurs plateformes, renforçant les croyances existantes et limitant potentiellement l’exposition à des perspectives alternatives. Même les médias apparemment indépendants partagent souvent des liens de propriété communs, brouillant davantage les lignes entre les diverses sources d’information.
Au-delà de la concentration des entreprises, l’influence des milliardaires individuels ajoute une autre couche de complexité. Des personnalités comme Mortimer Zuckerman, propriétaire de US News & World Report et du New York Daily News, et Warren Buffett, dont la société Berkshire Hathaway détient une participation importante dans de nombreux journaux, exercent une influence considérable sur le paysage médiatique. Leurs préjugés et intérêts personnels peuvent potentiellement façonner les récits présentés au public, soulevant davantage d’inquiétudes quant à l’objectivité et à l’équilibre de l’information.
Une étude de 2003 a révélé un chevauchement surprenant entre les conseils d’administration des principaux conglomérats médiatiques comme Time Warner, Viacom et Disney. Cette interconnexion, associée à de nombreuses coentreprises comme Hulu (co-détenue par Disney et Comcast), facilite la collaboration et le potentiel de messages coordonnés. Cela soulève des inquiétudes quant à la possibilité pour ces puissantes entités de manipuler l’opinion publique et de promouvoir des intérêts communs. De tels efforts coordonnés peuvent saper les principes d’une presse libre et entraver l’accès du public à une information diversifiée et impartiale. La recherche indique que la concentration de la propriété des médias peut également entraîner un virage conservateur dans l’information diffusée. Une étude de 2017 sur le Sinclair Broadcast Group, qui possède de nombreuses stations locales, a constaté un glissement notable vers la droite dans le langage politique après l’acquisition de nouvelles stations. Cela suggère un potentiel pour les biais des entreprises d’influencer la couverture médiatique et de potentiellement manipuler la perception du public.